Témoin, l'étrange tango que dansent le sortant Abdoulaye Wade, 80 printemps avoués, et son ancien Premier ministre et ex-héritier présomptif Idrissa Seck, un temps frappé par une disgrâce qui lui valut sept mois de prison. Tous deux figurent parmi les 15 candidats à la magistrature suprême, mais le «pacte secret» qui les lierait plonge leurs partisans respectifs dans une perplexité teintée de ressentiment, tant étaient virulents les anathèmes échangés naguère par Gorgui - le Vieux - et Ngorsi - le Garçon. Le rabibochage claironné par la présidence pourrait certes inciter l'ambitieux «Idy» Seck à attendre son tour. Mais un tel ralliement dérouterait une base qui rêve d'en découdre. Au sein du clan Wade, le scénario hérisse des personnages aussi influents que le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, ou Karim Wade, fils et conseiller spécial du prophète du sopi (changement). D'autant que quadras et quinquas verraient d'un mauvais oeil l'adoubement, fût-il différé, d'un rival dont la jeunesse - 47 ans - sonnerait le glas de leurs ambitions.
Les indices de nervosité au sommet sont légion. A commencer par la brutalité de la répression d'un modeste défilé dakarois, le 27 janvier, prélude à l'interpellation musclée d'une poignée de figures de proue de l'opposition, dont l'ancien chef du gouvernement Moustapha Niasse et le socialiste Ousmane Tanor Dieng. Les atermoiements relatifs au calendrier électoral ont eux aussi de quoi donner le tournis.
Acte I: «Ablaye» Wade décide, au nom d'un louable souci d'économie, de marier les échéances présidentielle et législatives.
Acte II: à quelques semaines du jour J, un arrêt opportun du Conseil d'Etat impose le découplage des scrutins, donc la prorogation jusqu'en juin du mandat des députés. Lecture politique? Gorgui a d'abord parié sur sa popularité, érodée mais indéniable, pour entraîner dans son sillage le Parti démocratique sénégalais (PDS). Avant de mesurer combien le discrédit frappant les élus de son camp risquait de plomber sa performance. Les législatives pourraient d'ailleurs accoucher d'une assemblée indocile, contraignant Wade à rééditer la vaine offensive de charme déclenchée à l'automne 2006 en direction des cadors de l'opposition, invités à rallier un cabinet d'union nationale.
Une certitude: la garde rapprochée de l'ancien avocat au crâne poli veut à tout prix voir son héros rafler la mise dès le premier tour. Tant elle craint, en cas de ballottage, l'impact d'une alliance de circonstance unissant les anti-Wade. Déjà, si plusieurs opposants historiques se résignent à la défaite, d'autres, plus radicaux, agitent le spectre de la fraude, invoquant le retard pris dans la distribution des cartes d'électeur. Nul doute que l'annonce d'un triomphe par KO d'Ablaye lèverait un vent de fronde dans les banlieues déshéritées du Grand Dakar, là où les jeunes candidats à l'exil rapatriés d'Espagne remâchent leur amertume. D'autant que les «grands chantiers» de Wade le visionnaire - échangeurs urbains, hôtels de standing, nouvel aéroport - n'ont en rien adouci le quotidien des plus humbles. En fait de chantier, le plus urgent n'est pas le moins ardu: déblayer le boulevard qui mène au palais.
Source : Walfadjri : Retrouvailles entre WADE et Idrissa SECK :
Les termes d'un accord secret
Abdoulaye Wade capitule devant Idrissa Seck. C'est la lecture qui s'impose après la déclaration, hier, du chef de l'Etat sénégalais qui a blanchi, publiquement, son ancien Premier ministre à propos des chantiers de Thiès et de toutes les autres accusations qui pesaient sur ce dernier. Une vieille exigence, en fait, du maire de Thiès que vient de satisfaire le président Wade qui, de sources digne de foi, aurait même accédé à une autre revendication de son ‘fils d'emprunt' : se retirer de la course à la présidentielle au profit d'Idrissa Seck.
Source : Walfadjri
Abdoulaye Wade, secrétaire général national du Pds, pourrait ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. C'est en tout cas l'une des exigences d'Idrissa Seck qui a, du reste, toujours clamé que la condition sine qua non à des retrouvailles entre lui et son ancien mentor était que ce dernier se retire à son profit. Des sources dignes de foi affirment que le président Wade aurait accédé à cette demande. Si cette information se confirme, Idrissa Seck devrait être le candidat d'un Pds réunifié. En retour, l'ancien Premier ministre appuyerait l'idée d'un report de l'élection présidentielle après celui des législatives. ‘Pour permettre à Wade d'achever ses chantiers’, commentent nos interlocuteurs. Mais, cette formule n'est pas sans conséquences. Les risques d'un vote sanction de la part de responsables et de militants du Pds hostiles aux retrouvailles entre Wade et Seck sont réels. Et le peuple dans tout cela ? Par ailleurs, l'idée d'un report de l'élection présidentielle ne va certainement pas agréer l'opposition qui s'est montrée particulièrement virulente après celui des élections législatives. Non plus, les alliés d'Idrissa Seck au sein de la coalition Jamm-Ji, la Ld/Mpt et le Ps principalement, renseignent des sources proches de ces deux formations politiques, ne seraient pas favorables à ce report. Tout comme les retrouvailles entre le maire de Thiès et le chef de l'Etat sénégalais, annoncées par ce dernier, ne les enchantent point.
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