quinta-feira, 15 de fevereiro de 2007

Conakry : Situation Insurrectionnelle

Ibrahima Fofana, le secrétaire général de l'USTG, à Conakry.
En Guinée, c'est toujours la colère qui prédomine dans la population. La nomination d'Eugène Kamara comme Premier ministre n'est apparemment pas le chef de gouvernement consensuel qu'attendaient les Guinéens. Au moins dix-huit personnes ont été tuées samedi dans la capitale Conakry, où les manifestants ont lancé des pierres, pillé des bâtiments gouvernementaux et dressé des barricades enflammées, furieux de la désignation par le président Lansana Conté de l'un de ses alliés au poste de Premier ministre.

Depuis samedi, les manifestations hostiles au président et les affrontements avec les forces de l'ordre n'ont cessé de se multiplier dans la capitale Conakry comme en province. Dans la ville de Kankan, à l’est du pays, à Kindia et à Faranah -, plusieurs milliers de jeunes gens ont manifesté pour demander la démission du président Lansana Conté. Porte-parole des partis de l'opposition, Mamadou Ba a exhorté les Guinéens à «lutter pour leur liberté» pour contraindre Conté à la démission. «Nous n'avons plus d'autre choix que la violence dans la rue. Notre peuple doit descendre se battre dans les rues. Le temps de la négociation est passé», a-t-il déclaré.

La nomination vendredi du ministre d'Eugène Camara, un proche du chef de l’Etat, au poste de Premier ministre a été vécue comme une provocation dans le pays. Lansana Conté avait accepté de désigner un chef de gouvernement aux pouvoirs renforcés, dans le cadre de l'accord du 27 janvier dernier avec l'opposition et les syndicats qui avaient mis un terme à 17 jours de grève générale et de violences ayant fait au moins 59 morts. Mais aux termes de cet accord, le nouveau Premier ministre ne pouvait être membre du gouvernement actuel.

Or Eugène Camara est au gouvernement depuis 1997. En effet, il a successivement occupé les fonctions de ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, puis du Plan jusqu'à sa nomination le mois dernier, en pleine grève, au poste de ministre d'Etat aux Affaires présidentielles. Certes, il n’a jamais été impliqué dans aucunes malversations, mais sa proximité avec le chef de l'état a suscité la colère des principaux partis de l’opposition. L’intersyndicale qui se prépare à une reprise de la grève générale illimitée en Guinée, a pour la première fois exigé dimanche le départ du président Lansana Conté.
par Myriam Berber (avec AFP)
Article publié le 11/02/2007 Dernière mise à jour le 11/02/2007 à 14:31

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