Mamadou Lamine Loum,
dernier Premier ministre sous le régime socialiste :
«L’Afrique doit définir une politique africaine de la France»
Mamadou Lamine Loum, dernier Premier ministre sous le régime de Abdou Diouf et actuellement consultant international était, ce matin, l’invité d’”Afrique matin” sur Rfi. L’ancien chef du gouvernement sénégalais de 1998 à 2000 a évoqué, entre autres sujets, les relations France/Afrique et l’invasion des produits chinois en Afrique.
A la veille du 24ème sommet France/Afrique prévu jeudi et vendredi prochains à Cannes, Mamadou Lamine Loum, ancien Premier ministre du Sénégal sous le régime socialiste devenu aujourd’hui consultant international, s’est prononcé ce matin sur les ondes de Rfi sur ce que doit être la politique de la France en Afrique. Selon lui, «il faut une politique de partenariat pour qu’on puisse dire, voilà ce que l’on pense pour gérer ensemble l’aide au développement».
Mamadou Lamine Loum qui, au sortir d’une rencontre à Ouagadougou les 6 et 7 février dernier parlait des “chantiers de l’avenir”, a noté que «dans les relations France/ Afrique il y a aujourd’hui une relève générationnelle dans les sommets : les acteurs changent, il y a de plus en plus de jeunes gens et de jeunes filles décomplexés par la colonisation». Toutefois, il est d’avis qu’il n’est pas question que la ville de Paris s’efface au profit de Bruxelles : «La France à toujours un rôle à jouer dans les relations avec l’Europe, pour que l’Afrique ne perde pas une place stratégique dans ses relations avec l’Union européenne.»
Pour l’ancien chef du gouvernement sénégalais, l’Afrique doit «prendre l’initiative de concevoir, de définir une politique africaine de la France. Et il ne s’agit pas de caller, de s’aligner derrière cette politique mais d’aller au-delà».
A la question relative à l’invasion des produits chinois en Afrique, l’ancien Premier ministre sénégalais trouve que l’ascension de la Chine est vue d’un bon oeil par les populations, dans la mesure où il y a des consommateurs et des revendeurs qui tirent leur épingle du jeu.
Cependant, d’un autre coté, M. Loum souligne qu’il y a une peur et des menaces réelles de ces produits chinois dans certains secteurs comme l’artisanat et le textile, avec à la clef des pertes d’emplois. «Ce n’est pas simple», dit-il, car selon lui, «les chaussures chinoises sont moins chères que celles fabriquées localement. De même que le mètre de tissu imprimé et celui qui est fabriqué à partir du coton par nos artisans». Ainsi, suggère-t-il que les Etats africains qui veulent établir une relation durable avec la Chine se saisissent de la question.
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