sexta-feira, 16 de fevereiro de 2007

Interview de Dr Ibrahima Fofana, Porte-Parole de l’Inter-Centrale

"Nous avons compris qu’il ne veut pas mettre en application le protocole d’accord qu’on a signé. Donc, par conséquent, maintenant, nous demandons la démission collective de l’ensemble du Gouvernement, y compris le Président de la République. Aujourd’hui, c’est la réclamation de tout le peuple de Guinée. Chacun se sent concerné ", Dr Ibrahima Fofana, Secrétaire Général de l’USTG, Porte-Parole de l’Inter-Syndicale.

BBC : Vous n’avez plus de conditions à poser, maintenant, c’est le départ du Président Lansana Conté et de son Gouvernement ou les manifestations dans la rue ?

Dr Ibrahima FOFANA : Après avoir organisé à deux reprises, deux grandes grèves, en Mars et en Juin 2006, deux grèves pacifiques. Après avoir organisé une grève pacifique en Janvier qui s’est soldée par des morts, il n’est plus question qu’on organise des grèves pour croiser les bras. Il faudrait que les populations se mobilisent pour que le changement que les populations guinéennes réclament aient maintenant lieu. Aujourd’hui, le seul mal de la Guinée, c’est le Président Conté lui-même. Même si on nomme un Premier Ministre, ça ne sert à rien du tout. Il ne pourra pas le laisser travailler comme il le faut, et il n’est jamais prêt à nommer un Premier Ministre qui répond au profil que nous avons défini dans le protocole d’accord du 27 Janvier 2007.

BBC : Alors jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour obtenir le départ du Président Lansana Conté ?

Dr Ibrahima FOFANA : Il n’y a pas d’autres alternatives, c’est la mobilisation populaire dans toutes les préfectures, dans toutes les villes, y compris Conakry. L’avis de grève a été lancé par l’Inter-Centrale depuis le Vendredi. On a même pas attendu la nomination de ce fameux Premier Ministre. Nous avons lancé l’avis de grève parce que nous étions convaincus que la bonne décision n’allait pas être prise par le Président. La grève générale illimitée qu’on a suspendue le 27 Janvier, qui reprend demain lundi, nous demandons à ce que toute la population guinéenne se mobilise, pour obtenir le changement.

BBC : Malgré le bilan qui s’alourdit de jour en jour, ce week-end on parle d’une quinzaine, d’une vingtaine de morts. Tout cela ne vous arrête pas ?

Dr Ibrahima FOFANA : C’est le pouvoir qui donne des instructions pour tirer à balles réelles sur les populations. Le droit de manifester dans la rue est reconnu par la Loi Fondamentale. Cela est clair. C’est un droit absolu pour les citoyens guinéens. Il n’est pas normal qu’un pouvoir despote, se mette à ordonner à tirer sur des populations. Les populations guinéennes sont pénalisées. Les jeunes guinéens sont déterminés à se battre jusqu’à la dernière goûte, pour faire obtenir le changement et réussir à faire que l’équipe gouvernementale actuelle quitte complètement le pouvoir en Guinée.

Source : BBC

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