Nous demandons purement et simplement le départ de Lansana Conté. L'intercentrale ne fait que traduire la volonté populaire", a déclaré ce dimanche, Dr Ibrahima Fofana, Porte-parole de l'intersyndicale.
Au moins 23 personnes ont été tuées depuis la reprise samedi de manifestations hostiles au président Lansana Conté, dont le départ a, pour la première fois, été exigé par l'intersyndicale à l'origine de la grève générale.
Le précédent bilan faisait état de 18 morts.
Dans la commune de Ratoma, une des deux plus importantes de la banlieue de Conakry, un homme a été tué par la police dimanche, selon des témoins. Les policiers pourchassaient des jeunes gens dans un quartier de la commune, de nombreux pillages de commerces ayant eu lieu samedi soir et dimanche. Les jeunes ont érigé des barricades, lancé des pierres. Les policiers ont riposté, tuant un jeune.
En réaction, des manifestants ont complètement saccagé l'Institut supérieur du Commerce et d'administration des entreprises, situé dans la même commune et qui appartient à une des quatre épouses du président Conté, Kadjiatou Seth.
Toujours dans la même commune de Ratoma, la population a tué dimanche trois personnes soupçonnées d'être des pilleurs. Une épaisse colonne de fumée était visible dimanche en milieu d'après-midi près du commissariat central de Ratoma. De nombreux commerces ont été pillés dans la banlieue de Conakry ces dernières heures. Des tirs sporadiques étaient régulièrement entendus, probablement pour éloigner les pillards.
A Kankan (600 km à l'est de Conakry), un militaire, qui était le garde du corps du gouverneur de région, a succombé à ses blessures dimanche, après avoir été attaqué par la foule.
L'intersyndicale à l'origine de la grève illimitée en Guinée a pour la première fois exigé dimanche le départ du président Lansana Conté, au pouvoir depuis 23 ans, rejoignant ainsi une demande des principaux partis de l'opposition.
"Nous demandons purement et simplement son départ. L'intercentrale ne fait que traduire la volonté populaire", a indiqué Ibrahima Fofana, un des leaders de l'intersyndicale à l'origine de la grève générale, qui doit reprendre lundi.
"Nous avions signé un accord avec Lansana Conté, il l'a rejeté. La nomination d'Eugène Camara (au poste de Premier ministre) est une insulte au peuple guinéen et au mouvement syndical", a-t-il poursuivi.
"Chacun se sent provoqué, insulté et la mobilisation ne s'est pas fait attendre. Dès la nomination de Eugène Camara connue, la révolte a commencé", a-t-il souligné.
Les syndicats et l'opposition demandent aussi la démission de M. Camara, nommé vendredi soir, car jugé trop proche du chef de l'Etat.
"Nous demandons qu'il (le président Conté) parte", a renchéri le président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) et porte-parole d'un groupe de 14 partis d'opposition, Mamadou Bâ.
"Il avait dit que le jour où le peuple de Guinée lui demanderait de partir il s'en irait. Alors le peuple le lui demande aujourd'hui. Actuellement, il ne peut rien faire", a-t-il assuré.
"Nous lui avons demandé de trouver quelqu'un pour gérer le pays à sa place, il n'a pas voulu. Nous lui avons demandé de se retirer volontairement, il n'a pas voulu", a insisté le dirigeant.
"Maintenant que le combat est dans la rue, il partira de gré ou de force", a-t-il conclu, très déterminé.
Source: AFP :
Dernière mise à jour : ( 16-02-2007 )
Assinar:
Postar comentários (Atom)
Nenhum comentário:
Postar um comentário