Voici en intégralité un communiqué et des propositions de sortie de crise que la Société Civile vient de nous envoyer.
Communiqué N° 24.
Face à la poussée des revendications populaires les autorités guinéennes continuent à jouer de l’amalgame pour refuser d’appliquer les accords obtenus et ouvrir la voie à un changement pacifique dans notre pays. Dans une série d’interventions, elles font répandre des rumeurs sur une inspiration (et un soutien) étrangères des mouvements sociaux. Cette trouvaille de la « main étrangère » est basée sur des mentions de gisements de gaz naturel au large de Conakry. Les guinéens seraient incapables de penser et d’agir par eux-mêmes pour changer leur misérable sort.
Apres avoir vainement essayé de donner au mouvement populaire une coloration ethnique, les autorités se sont engagé récemment dans une campagne insidieuse de discrédit afin d’anéantir la lutte pour le changement. Mais c’est là une méthode éculée qui ne prend plus. Le pouvoir guinéen n’a que lui-même à blâmer pour les détériorations du dialogue politique et social ainsi que la détérioration des conditions de vie des populations qui sont à la base du mouvement revendicatif pour le changement apaisé.Cette campagne est une insulte au peuple de Guinée engagé aujourd’hui à lutter pour le changement dans le pays au prix de la vie de nombreux citoyens.
Au moment où la communauté internationale suit avec attention la répression qui s’abat sur des citoyens se battant pour sortir notre pays de la crise, il est malheureux et contre-productif de lancer des insinuations non fondées dans l’espoir de gagner du temps et de briser le front uni des forces en lutte. Ces méthodes sont inspirées des pratiques du passé, de la période du complot permanent où tout opposant était marqué du label honteux et infamant d’agent de la « cinquième colonne » au service de l’étranger.
Le peuple de Guinée s’est émancipé de cette période de peur. Il sait à présent identifier ceux qui se battent pour la patrie et ceux qui s’accrochent à leur privilège. Le CNOSCG demande aux autorités de mettre fin à ces campagnes et de se présenter à la table de négociations pour honorer les accords signés avec l’inter Centrale qui pourront sortir le pays de la crise actuelle.
Fait à Conakry le 20/02/2007.
Le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne
Propositions pour une sortie de crise
L’état de siège décrété le 12 février 2007, même allégé, est toujours en vigueur sur l’ensemble du territoire national.
Cette décision prise par le Chef de l’Etat fait suite aux manifestations populaires spontanées, provoquées par la nomination de Monsieur Eugène CAMARA au poste de Premier Ministre, Chef de Gouvernement.
Ce choix du Chef de l’Etat ne correspond ni aux termes de l’accord signé avec l’Intersyndicale ni aux attentes du peuple qui aspire à un changement réel, à une rupture radicale avec le mode de gestion actuel du pays.
Les populations ont payé un lourd tribut par le nombre de tués et de blessés depuis le début de la contestation.
En ces heures cruciales pour la nation, le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) en appelle au sens civique et patriotique de tous les citoyens pour sauver notre pays.
Une bonne sortie de crise doit nécessairement passer par :
1. Une concertation entre les représentants des Eglises et des mosquées, les forces vives (syndicats, partis politiques, organisations de la société civile), les représentants des institutions républicaines et l’armée.
2. La facilitation de ce processus assurée le Conseil Œcuménique.
3. La mise en œuvre d’un processus de désignation du Premier Ministre consensuel que les Guinéens appellent de leurs vœux, selon les accords du 27 Janvier 2007. Ce processus reposera sur la proposition par chacun des acteurs d’une liste de quatre personnalités répondant strictement aux critères et profil définis pour le poste de Premier Ministre. A l’issue du processus, une liste finale de 4 personnalités devra être produite, dans laquelle le Chef de l’Etat choisira dans les 48 heures le Premier Ministre de consensus.
4. Le Premier Ministre constituant ensuite son gouvernement après consultation des différents acteurs. Il s’attellera alors immédiatement à la légalisation constitutionnelle de ses attributions. Le Premier Ministre et les membres de ce gouvernement de transition ne seront pas éligibles aux élections législatives et Présidentielles suivantes.
Les préalables à cette concertation sont : la levée totale de l’état de siège et la libération de tous ceux qui ont été arrêtés arbitrairement.
Conakry le 20 Février 2007
Le Conseil National des Organisations de la Société Civile
Nenhum comentário:
Postar um comentário