quinta-feira, 15 de fevereiro de 2007

Jacques Chirac, l'Afrique et un bilan jugé contrasté

Sommet France -Afrique
Jacques Chirac, l'Afrique et un bilan jugé contrasté
Dernier rendez-vous du président français avec ses pairs africains, le sommet France-Afrique marque pour Jacques Chirac le point d'orgue de 12 années de diplomatie avec le continent noir, dont les analystes tirent aujourd'hui un bilan mitigé.
Organisé à quelques semaines de la fin de son second mandat, le sommet France-Afrique de Cannes marque pour Jacques Chirac le point d'orgue de 12 années de diplomatie avec le continent noir, dont les analystes tirent aujourd'hui un bilan mitigé.
La candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal s'est emparée du sujet, fustigeant une politique "privilégiant systématiquement les amitiés personnelles au détriment de l'intérêt général" dans les colonnes du magazine Témoignage chrétien (lire l'article).
Même s'il n'a pas encore dit ses intentions, la conférence de Cannes sera sans doute le dernier rendez-vous entre Jacques Chirac et ses pairs africains, avec lesquels il a parfois noué des liens étroits. Aux yeux de ses critiques, le président français a eu tort de soutenir certains gouvernements peu démocratiques, et s'est montré incapable de contrer l'irruption de pays comme les Etats-Unis, la Chine et l'Inde sur le marché africain. "C'est un bilan contrasté. Il y a eu d'excellentes initiatives et des fautes", a déclaré François Grignon, directeur Afrique de l'International Crisis Group.
L'analyste cite au nombre des échecs l'incapacité de Paris à faire avancer le processus de paix en Côte d'Ivoire, malgré les accords de Marcoussis et l'envoi de la force Licorne, forte de 4.000 hommes. Il salue en revanche la participation française aux opérations d'observation du bon déroulement des élections de l'an dernier en République démocratique du Congo.
Parmi les critiques souvent avancées par les organisations de défense des droits de l'homme figurent le récent soutien de Paris au Tchad et en République centrafricaine, où les gouvernements en place sont aux prises avec des rebelles.
A l'instar du PS, des organisations comme Greenpeace, Attac, Oxfam et le Secours catholique organisés en contre-sommet à Paris ont accusé Jacques Chirac de soutenir des "dictatures en difficulté", perpétuant ainsi, comme le dénoncent les Verts dans un communiqué, le système de la "Françafrique" où "les relations entre dirigeants priment sur les relations entre les peuples". Des critiques balayées par l'entourage de l'intéressé. "La France n'est plus le gendarme de l'Afrique et ce qu'on appelle la 'Françafrique', ça n'existe plus depuis longtemps", déclarait lundi la ministre déléguée à la Coopération, Brigitte Girardin.
Ces dernières années, "le président a voulu à la fois donner toute sa vitalité à un lien traditionnel et inscrire ce lien pleinement dans un monde moderne", assurait le lendemain le porte-parole de Jacques Chirac, Jérôme Bonnafont.
"La France a vraiment perdu de l'influence en Afrique"
"La France a vraiment perdu de l'influence en Afrique", estime pourtant Sylvain Touati, auteur d'un rapport sur ce thème pour le groupe de réflexion britannique Chatham House. De fait, l'Afrique riche en matières premières - elle détiendrait un tiers des réserves minérales mondiales - et dotée d'une croissance moyenne annuelle de 5% intéresse les investisseurs.
Trois mois après le sommet Chine-Afrique de Pékin, le président Hu Jintao vient de lui octroyer trois milliards de dollars de prêts, alors que le commerce sino-africain pourrait dépasser les 50 milliards de dollars pour 2006.
En 2005, l'Afrique représentait 5,7% des exportations françaises et 4,7% de ses importations. Paris est aujourd'hui le principal bailleur de fonds de l'Afrique subsaharienne. L'aide publique au développement (ADP) française s'est élevée à plus de dix milliards de dollars en 2005.
Depuis 1995, Jacques Chirac a fait de l'Afrique l'une de ses priorités diplomatiques, insistant pour l'associer aux grandes réunions internationales, du G8 en particulier. Il s'est préoccupé de réduction de la dette, de déforestation, d'écologie, de développement, de qualité de l'eau.
Il est à l'origine du mécanisme Unitaid, organisé pour financer l'achat de médicaments contre les grandes pandémies comme le sida via une taxe sur les billets d'avions. Une initiative qui a reçu le soutien timide d'une vingtaine de pays.
Jacques Chirac espère recueillir de nouvelles adhésions durant le sommet de Cannes, où sont représentés 48 pays sur les 53 que compte le continent.
LEXPRESS.fr avec Reuters
mercredi 14 février 2007, mis à jour à 18:38

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